« Aucun ariary n’est sorti de la caisse du Trésor public ni de la Banque centrale pour l’achat de l’avion d’Air Madagascar. Il s’agit d’un accord propre entre Air Madagascar et ATR ».
En suivant la logique du président Rajaonarimampianina, Air Madagascar n’est plus une société où l’Etat malgache est le plus gros actionnaire, mais est devenue une société privée dans laquelle plus personne n’a le droit de fourrer son nez et, par synergie, c’est la gestion de la nation toute entière qui ne suit plus les règles et règlements et surtout pas la loi fondamentale.
L’image même du « Azonay tsy avelanay ». Mais qu’avez-vous fait, que faites-vous de cette coupe, môssieur le candidat par substitution, élu président par défaut ? Hein ? Il ne suffit pas de l’avoir « gagné »
Il faut alors tirer notre chapeau à cette première équipe de la IVème république de Madagascar. Ils auront réussi à mettre en pratique les termes exacts de la chanson « Azonay, tsy avelanay » (Nous l’avons eu, nous le garderons). C’est un chant d’encouragement plutôt utilisé dans le domaine sportif. Le public exhorte son équipe à conserver l’avantage sur l’adversaire, puis l’acquisition pérenne du trophée en cas de victoire.
Voilà donc l’équipe qui a « marqué des points »…
Pour l’équipe Hvm, le « trophée » c’est le pouvoir qu’elle a acquis, grâce au suffrage dit universel, et elle compte bien le garder le plus longtemps possible, par tous les moyens… Dans ce contexte, la fin justifiera ces moyens. Malheureusement, c’est le devenir de la Nation qui est en jeu et l’adversaire devient le premier qui ose le critiquer. Du coup, c’est le peuple malgache tout entier qui est devenu l’adversaire profondément déçu de ce pouvoir qui, en un an et demi, n’a pas su être à la hauteur des attentes. Il ne se passe pas de semaine où cette déception se présente de manière… inimaginable. Sur ce chapitre, ils sont très… imaginatifs, puisant dans les conneries des trois précédentes républiques réunies.
Genre « d’action » totalement incompréhensible pour le commun des Malgaches. Le 21 mars 2015, à Farafangana, le Grand chancelier de la république, Etienne Ralitera, élève Jean Ravelonarivo, le Premier ministre choisi -ami rotarien du Président Rajaonarimampianina, déjà récemment promu au Grade de Général de brigade aérienne-, Grand Croix de 2è classe de l’Ordre national malgache. Mais qu’a-t-il fait de mémorable en si peu de temps, se demande l’homme de la rue ? Quelle valeur, désormais, donner aux titres honorifiques de la Grande île de l’océan Indien ? Il sera bientôt docteur honoris causa d’HEC Madagascar, à ce rythme ?
Ce que j’écris, à l’heure actuelle, ne servira pas à infléchir la tendance, à faire revenir les actuels dirigeants à de bons sentiments vis-à-vis des administrés. Cependant, cela sera utile pour le tribunal de l’Histoire, le moment venu. Car, comme le jour succèdera toujours à la nuit, la roue de la vie tourne et tout a une fin ici-bas. Même un mandat présidentiel à vie.
Revenons alors sur cette histoire d’acquisition d’avions ATR 72-600.
Henry Rabary-Njaka, Toulouse, le 18 mars 2015 :
« Air Madagascar a mis en place un plan ambitieux de redressement, de redéploiement de ses activités, suivant d’ailleurs le programme que le président de la république a mis en place, dans le développement particulièrement du tourisme. Le développement du tourisme fait partie d’un des facteurs de développement du pays et il était totalement évident que ce développement soit accompagné par Air Madagascar, et Air Madagascar a mis en place un plan de redressement dans lequel ATR a une très grande part.
Pourquoi ? Parce que la principale chose c’est la connectivité. La connectivité aérienne est importante à Madagascar. Ce n’est pas seulement au niveau des transports, c’est aussi au niveau de la maintenance. Air Madagascar a une qualification IOSA part. 145 qui lui permet d’entretenir ces avions, maintenant l’ART 72-600. Pas seulement pour Air Madagascar mais les compagnies qui exploitent ce type d’aéronef dans la région.
Notre objectif, à très moyen terme, c’est l’arrivée avec une flotte de sept TR 72-600. Comme vous le savez donc, les deux vont arriver -celui-là et puis l’autre- le mois prochain et les trois qui sont opérationnels, aujourd’hui, seront remplacés par de nouveaux 72-600 dans deux ans. Et puis, dans l’intervalle, on espère pouvoir concrétiser le projet d’amener à sept le nombre d’ATR 72-600 dans la flotte d’Air Madagascar ».
Hery Rajaonarimampianina, Nosy Be et Ivato, 22 mars 2015 :
Nosy Be : « C’est tout à fait normal si cet avion débute son vol ici à Nosy Be, car c’est la ville pilote du développement du secteur tourisme à Madagascar ». Notons que le nouvel ATR a fait une escale en Egypte puis au Kenya à partir de la France.
Ivato : « Aucun ariary n’est sorti de la caisse du Trésor public ni de la Banque centrale pour l’achat de l’avion d’Air Madagascar. Il s’agit d’un accord propre entre Air Madagascar et ATR, je tiens à le préciser ici. C’est aussi l’avion qui va contribuer à renforcer la réconciliation nationale, étant donné qu’il va desservir toutes les régions de Madagascar et favorisera ainsi l’interconnexion de tous les Malgaches ». Ce nouvel appareil d’Air Madagascar est la preuve que le pays peut avancer avec son Programme national de Développement. Dans un mois, un autre ATR de même type renforcera la flotte et la société programme déjà la venue d’un Boeing 737, dans un an. C’est un défi pour développer le tourisme ».
Mépris et méprise du « Filoha »: «Il y en a qui vont dire pourquoi acheter encore un avion; pour dépenser encore de l’argent alors que beaucoup ne pourront jamais prendre cet avion et continueront à aller à pieds. Si c’est cet état d’esprit qui prévaut, n’achetons plus d’avions et allons tous à pieds alors !».
Ce genre de déclarations n’est vraiment pas top niveau. Non ?
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